Pour voir d'avantage du Musée virtuel du CanadaDes camps aux communautés: La vie forestière dans la Cowichan

Les camps : L'ÉCOLE

Train rapide au camp 6 de Caycuse revenant de l'école à Lake Cowichan

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Les familles ont commencé à arriver dans les camps dans les années 1930 et avec elles est arrivé le besoin d'école. L'école du camp était un petit bâtiment monté sur des patins, s'il s'agissait d'un camp sur terre, afin de pouvoir la déplacer d'un camp à l'autre selon les besoins en bois. Elle accueillait tous les enfants de la première à la huitième année. Il fallait un minimum de six élèves pour avoir droit au financement gouvernemental.

L'école était chauffée avec un poêle à bois, qui était également utilisé pour sécher les vêtements mouillés tels que les mitaines et les foulards ainsi que pour faire de la soupe pour le dîner des enfants. Les enfants apportaient des légumes de la maison et on faisait mijoter la soupe pendant la matinée, faisant ainsi concurrence au réfectoire pour les bonnes odeurs du camp.

Les écoles étaient rares et la plupart du temps, elles n'avaient pas d'électricité. Les élèves devaient donc utiliser la lumière des fenêtres pour effectuer leurs travaux. Il n'y avait pas de toilettes à l'intérieur. On utilisait plutôt deux toilettes extérieures, une pour les garçons et une pour les filles. Les élèves et l'enseignante gardaient l'école propre et ils effectuaient des tâches telles que d'aller chercher de l'eau et du bois de chauffage, nettoyer les fenêtres et les tableaux ainsi que balayer les planchers de bois.

Parfois, comme dans le cas du camp Caycuse, les élèves d'âge secondaire traversaient le lac en bateau et prenaient ensuite le train pendant une heure trente pour se rendre à l'école secondaire de Lake Cowichan. Puis, à la fin de la journée, ils prenaient le chemin inverse pour retourner à la maison. Par contre, pour les jeunes élèves, on construisait des écoles d'une classe dans les camps.

Pour plusieurs camps forestiers, l'école était le centre de la communauté. Durant le jour, l'école était l'endroit où les élèves apprenaient leurs leçons, mais le soir, les jours de congé et la fin de semaine, l'école devenait le lieu de rencontre où l'on pouvait danser ou servait de bureau de vote lors des élections provinciales ou fédérales.

Deux femmes prenant de l'eau

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L'enseignement dans les écoles de camp, surtout dans les petites communautés, n'était pas une tâche facile. Souvent, des femmes jeunes, inexpérimentées et fraîchement formées étaient embauchées pour enseigner dans ces communautés. Les femmes de ces camps isolés ne voyaient pas d'un bon oil l'arrivée de ces jeunes célibataires. C'était difficile pour les enseignantes, car elles avaient besoin de leur appui et de leur enthousiasme pour pouvoir enseigner aux enfants. En 1928, au camp 6, une jeune enseignante, Mabel Jones, a été tellement bouleversée par les critiques des femmes du camp envers son enseignement et par leur demande au ministère de l'Éducation pour la remplacer par un enseignant qu'elle s'est enlevé la vie. Le mort de Mabel a mis en évidence les défis auxquels faisaient face les jeunes enseignantes dans les communautés éloignées. Plus tard, on a fait l'embauche d'un travailleur social afin de veiller au bien-être des enseignantes en milieu rural.