Pour voir d'avantage du Musée virtuel du CanadaDes camps aux communautés: La vie forestière dans la Cowichan

Les camps : LES CAMPS FORESTIERS

Déménagement du camp 10 vers Chemainus.

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Depuis l'ouverture des sentiers vers Cowichan Lake, le travail forestier a fait partie de la vie dans la région. Le premier camp a été ouvert en 1885 par William Sutton, de l'Ontario, et il a ouvert la voie à une série de communautés forestières bien connues sur l'île : le camp Caycuse, le camp Gordon River, le camp Rounds et le camp Mayo. les camps forestiers se sont établis le long des rives du Lake Cowichan au cours du dernier siècle. Ces camps sont devenus la demeure des hommes et de leurs familles qui travaillaient dans la forêt.

Les camps confortables ayant un bon cuisinier valaient de l'or pour les bûcherons et ils attiraient et retenaient les meilleurs travailleurs. Les camps misérables avaient plus de difficultés à trouver de bons travailleurs forestiers.

Les bâtiments de camp étaient portables et montés sur des patins afin de les déplacer pour accéder au bon bois. En fait, certaines des communautés de la vallée de la Cowichan sont émergées des restes des camps forestiers en utilisant les réseaux d'alimentation en eau et les voies ferrées existants. Lorsque le camp était installé près d'une bonne section de forêt, on construisait des chemins de planches pour relier les bâtiments. Durant la période de la voie ferrée, on construisait une voie dans le camp pour relier le camp à la forêt et aux communautés avoisinantes. On utilisait le véhicule rapide du camp pour mener les hommes au travail dans les montagnes et ensuite pour conduire les familles dans le village voisin.

Quant aux camps, ils étaient bâtis dans des éclaircies et comme disait une femme qui se plaignait, loin des vues majestueuses des forêts qu'ils abattaient. Un camp consistait de dortoirs pour les célibataires, d'un dortoir pour femmes s'il y avait des cuisinières ou des serveuses et des maisons pour les familles. Le camp pouvait aussi compter un réfectoire avec une cuisine, un bureau de poste, une école, un bureau d'arpenteur et une salle de jeu. Les anciens camps avaient un forgeron et plus tard une remise d'affûtage où on réparait et affûtait les outils. Certains des gros camps pouvaient avoir un commissaire et de temps en temps, un camp avait un bar et un bordel.

Certains camps, comme le camp 6, étaient composés de maisons flottantes arrimées sur le Lake Cowichan et sur des rivières avoisinantes. C'était plus facile et moins coûteux d'accéder aux billots près de la rive à partir de ces camps flottants. Tous les bâtiments, y compris les dortoirs et les réfectoires, étaient sur l'eau et ils étaient reliés par des passerelles flottantes. Cette situation provoquait souvent des chutes, surtout la nuit pour ceux qui avaient pris un petit coup avec les amis.

Vue du sol du camp de bûcherons

Vue du sol du camp de bûcherons
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Il y avait de la ségrégation raciale dans la majorité des camps. Les travailleurs chinois, japonais et sikhs avaient leurs propres dortoirs et réfectoires dans les camps. On entendait quelques fois parler d'amitié entre les groupes ethniques, mais c'était rare. Dans certains camps de la vallée de la Cowichan, l'événement qui rapprochait les travailleurs des camps était le Nouvel An chinois. Un banquet annuel avec des mets chinois et des bouteilles de whisky procurait une soirée de divertissement ainsi que quelques maux de tête le lendemain. Plusieurs des enfants qui ont grandi dans les camps ont gardé de bons souvenirs des cadeaux qu'ils recevaient lors du Nouvel An chinois célébré dans le seul camp de travailleurs chinois.

Les camps forestiers dans la région de la Cowichan et en Colombie-Britannique en général ont commencé à décliner dans les années 1950. Le gouvernement provincial a rapidement étendu le réseau routier durant cette période et l'accès aux camps étant ainsi facilité, plusieurs familles ont choisi de vivre dans de grandes communautés pour se rapprocher des services qui n'étaient pas disponibles dans les camps éloignés.